L'évolution des moeurs et l'éthique contemporaine

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Un long cheminement

Le choix des partenaires, les pratiques sexuelles, les mariages, les moeurs, représentent l'identité d'une société. Kant nous rappelle que le mot « éthique » signifiait la doctrine des mœurs. L'éthique qui régit ces comportements n'est donc pas la moindre. D’autre part, l'expression  « autres temps autres moeurs » désigne bien un principe évolutif omniprésent et utile à la survie de l’humanité mais quel est le sens de cette évolution ?

De la préhistoire à l'antiquité, l'organisation sociale archaïque, réduite à sa plus simple expression, commence par la mise en commun des hommes et des femmes ; on y découvre de nombreuses variantes et de combinaisons possibles qui se développèrent selon les lieux et les nécessités pour y survivre. Ainsi, on observait des liens éphémères, des mariages de groupes, des couples monogames et le plus souvent des partenaires multiples (polyandrie ou polygynie).

La civilisation grecque a permis une large palette de possibilités de vivre sa sexualité, polygamie, monogamie, célibat. Il était socialement normal et habituel de pratiquer la bisexualité et c'est la préférence à un seul sexe moins courante qui était davantage remarquée. Les hommes mariés pouvaient donc courtiser les jeunes hommes et avoir des relations sexuelles avec eux sans que la société n'en soit outragée. Des relations que l'on peut qualifier de pédophiles faisaient partie de l'éducation des adolescents qui étaient confiés à un Maître-éducateur. Les sagesses des écoles philosophiques apportent une recommandation commune sur ce point : prendre garde aux passions, l'opposition entre passion et raison est largement développée  et le danger de tomber esclave de ses passions est souvent souligné.

Dans la Rome antique, en dehors de l'homosexualité très présente et librement acceptée, des règles  régissent le couple.  L'autorisation  du père puis la célébration des fiançailles sont nécessaires avant le mariage acceptable à partir de l'âge de 12 ans. Mais lorsqu'une femme passe une année entière chez un homme sans s'absenter 3 nuits, elle tombe sous sa coupe, la demeure de l'homme est devenue la demeure conjugale, c'est un mariage tacite sans noces et sans cérémonie. D'une façon assez générale, la femme sans dot est sous la domination de son mari mais celle qui possède une fortune peut tyranniser son époux. Globalement, peu d'interdits limitent la jouissance sexuelle, ainsi nombreuses sont les femmes romaines qui célèbrent des cultes, lesquels donnent lieu à des orgies sexuelles.

Les débuts de la civilisation judéo-chrétienne viennent apporter des valeurs nouvelles et des interdits sur les façons de vivre sa sexualité et d'organiser la famille et son foyer. De nombreux personnages de l'ancien testament  sont polygames mais les hébreux trouvent leur idéal de vie en pensant à autre chose qu'à la sexualité ; il est conseillé de travailler, étudier, créer et bien sûr de prier.

Les évangiles ne prônent pas encore la monogamie, c'est essentiellement de Paul de Tarse que viendront les premières directives précises : « Le mariage est un remède à la concupiscence », mais « le mariage est inférieur à la virginité » et « celui qui épouse sa fiancée fait bien, mais celui qui ne l'épouse pas fera mieux encore » . Dans cette hiérarchisation des valeurs, l'abstinence est le plus haut degré et la liberté sexuelle avec la multiplication des partenaires en est le plus bas degré et donc le plus interdit. L'église tente de limiter la sexualité au minimum nécessaire à la reproduction, la sensualité étant complètement bannie. La logique du Dieu unique (un seul tu aimeras) et de la transcendance est de canaliser la pratique sexuelle et de la sublimer au profil de l'admiration pour le seigneur au détriment de l'intérêt et de l'admiration envers le partenaire ou le conjoint qui apporte la jouissance.

Malgré les efforts de l'église, la polygamie, le concubinage, les mariages secrets, les rapts, les divorces, les remariages  sont nombreux. Durant le moyen âge, le mariage n'est pas si courant pour le peuple. Chacun vit selon les opportunités souvent pour des relations courtes. La sensualité est officiellement dénigrée, voire interdite.

Progressivement, le mariage peut s'associer à l'amour, le libre consentement des époux et l'union charnelle deviennent des valeurs fondamentales du mariage. A la fin du moyen âge, le désir d'épargner, de constituer un patrimoine apporte une motivation supplémentaire pour constituer un couple. Les célibataires deviennent dénigrés et moins nombreux au 18e siècle.

La révolution française reprend les idées des philosophes du grand siècle « des lumières ». Ces idées sont spontanément reprises par les révolutionnaires en opposition avec les valeurs chrétiennes de la monarchie. Rapidement, ces nouvelles idées sont  traduites dans les lois. Le mariage civil devient séparé du mariage religieux et le divorce est officiellement possible dans des conditions faciles et rapides. La restauration de la monarchie implique un retour aux valeurs de l'ancien régime et le 19e siècle verra donc une alternance avant de reprendre une progression vers une libéralisation officielle des moeurs.  La laïcité qui distingue le pouvoir politique des organisations religieuses chemine chez les intellectuels et c'est la France qui sera le creuset de cette nouvelle valeur fondamentale aboutissant aux loi de 1905. Cette valeur repose sur l'idée de la reconnaissance des religions et des idées philosophiques dans le domaine exclusif de la conscience individuelle et à la liberté d'opinion. La laïcité aura un impact conséquent sur les moeurs, elle permettra des reconnaissances morales diversifiées, une superposition de références s'éloignant progressivement d'un schéma unique et conformiste de pensée.

Un chamboulement des valeurs traditionnelles

Après la 2e guerre mondiale, la présence américaine suite au débarquement puis, quelques années plus tard, l'essor économique en France, apportent des modèles radicalement différents. On assiste à des changements spectaculaires (la musique, les vêtements, la culture, les transports), la transition est rapide et profonde.

Les événements de mai 68 qui ne durèrent que quelques semaines, cristallisèrent ces changements. Cette révolte joyeuse, créative apporta une énergie et un optimisme immense. La fraternité qui éclatait spontanément dans les rues, dans les longues et fréquentes assemblées générales, dynamitait l'ordre établi et dynamisait des idées nouvelles. Les domaines de la politique, de la culture, de la vie sociale et des moeurs étaient directement impactés par les événements. Des slogans comme « Il est interdit d'interdire », « Jouissez sans entraves » étaient dirigés contre la société traditionnelle. Les participants se permettaient de  prôner des valeurs  inédites de non-violence, d'amour libre et de fraternisation qui seront déclinées ensuite de multiples façons . Le pouvoir gaulliste en place apparut impuissant, dépassé et submergé par cette vague imprévue. Les acteurs de cette révolte influencèrent pendant 3 décennies l'évolution éthique de la France. A la suite et en rapport avec ces événements, l'on verra éclater une véritable révolution sexuelle.

Les spécialistes s'accordent pour dater l'apogée de ces changements de comportements au milieu des années 70. Cela recouvre les changements des moeurs sexuels intervenus non seulement en France mais de concert dans les pays occidentaux. Ce mouvement est essentiellement marqué par l'émancipation sexuelle des femmes, l'affirmation de l'égalité des sexes et la recherche d'une sexualité ne se limitant pas à la procréation et n'étant pas réservée à la vie conjugale. Certes, de tous temps, des libertins s'affranchissaient des règles sociales mais ces idées n'avaient pas de reconnaissances officielles et les conditions de vie ne permettaient pas un épanouissement de ces pratiques.

Cette évolution fut rapide grâce à la conjonction de plusieurs éléments :

 1) le progrès scientifique apporta presque simultanément une contraception facile avec la pilule contraceptive, le stérilet et des moyens d'avorter médicalement avec un minimum de risques ; quelques années plus tard l'arrivée de la pilule  abortive permettra encore des conditions meilleures.

  2) l'arrivée en grand nombre d'adolescents et de jeunes adultes (les « baby boomer ») qui n'acceptent pas les valeurs existantes et ne reconnaissent plus l'autorité des hommes politiques vieillissants alors en place à ce moment. Ces  jeunes, nombreux et décomplexés, imposent une « culture de jeunesse » parfois insolente et ambitieuse mais presque toujours créative et adaptée à cette nouvelle période d'avancée rapide.

 3) le déclin rapide de l'influence de la religion rend possible la remise en cause de la morale traditionnelle. La culpabilité n'est plus le verrou divin, la  volonté  de jouir sans (ou avec un minimum) d'entraves anime joyeusement les débats publics. C'est la renaissance d'une certaine idéologie hédoniste.

 4) les nouvelles lois concernant l'avortement et la contraception (en 1975) légalisent ces nouvelles pratiques qui se répandent rapidement comme un raz-de-marée. Depuis cette même année, l'adultère n'est plus considéré par la loi comme un délit.

Commencé pendant les événements de mai 68, le débat concernant l'éducation va se poursuivre activement dans les familles, dans les écoles, de la maternelle jusqu'à l'université. La prise en compte de la parole de l'enfant et la remise en cause de l'autorité ouvrent la porte à une éducation nouvelle dont les conséquences seront innombrables dans la structuration de la société.

 « Mai 68, c'est l'acte d'émancipation de l'individu, qui sape la morale collective. Désormais, on n'a plus d'ordre à recevoir de personne. Ni de l'église, ni de l'armée, ni de la bourgeoisie, ni du parti… Et puisque l'individu est libre, il n'a plus d'autre obstacle face à son désir que lui-même. «Vivre sans temps morts, jouir sans entraves»: c'est la merveilleuse promesse d'un nouveau monde. S'est alors manifestée une véritable jubilation à l'idée de terrasser l'ordre qui avait marqué notre enfance. Nous allions passer de la répression à la conquête! Mai 68, c'est une révolution anti-autoritaire, anti-traditionaliste, dans laquelle la sexualité agit comme un phare. Tout d'un coup, l'irruption de la volupté!  «  Pascal Bruckner.

 
 

L'émergence d'une éthique et des valeurs nouvelles

Et maintenant, loin de la misère économique et culturelle que l'on observe dans certains quartiers de banlieue (les cités), une nouvelle génération active, celle d’une partie des jeunes adultes de ce début du 21e siècle se trouve dans une situation bien différente.   Certes encore minoritaire en France, cette classe sociale en plein essor regroupe des jeunes cadres diplômés, des artistes, des intermittents du spectacle, des enseignants, des professions libérales et sont rejoints par de plus en plus de jeunes moins chanceux qui souhaitent devenir maître de leur destin.

 Les moyens de communication, grâce au tout numérique, ont décuplé. Ces jeunes adultes peuvent communiquer intensément , n'importe où, n'importe quand. La situation économique difficile demande des positionnements originaux et les idéaux traditionnels n'occupent plus leur rôle nécessaire à l'épanouissement de tout un chacun. Ces conditions inédites forgent des comportements, une éthique et des valeurs inconnues jusqu'alors.

 1) une prise de conscience écologique : C'est la valeur la plus nouvelle et la plus largement partagée. C'est donc l'élément fédérateur qui peut déclencher des réactions militantes. En assistant aux  conséquences néfastes de la pollution, au pillage des ressources naturelles et à la destruction d’une partie des espèces animales et végétales, ces jeunes adultes ont le sentiment de la nécessité urgente d’un changement de comportement vis-à-vis de la nature. Ce sentiment que le système actuel a perdu une part de sa légitimité implique la nécessité de se positionner autrement avec l’urgence d’avoir des réflexions créatives vraiment nouvelles pour l’humanité.

 La méfiance des circuits de l’industrie alimentaire traditionnelle les engage vers une préférence de la filière BIO Pas toujours accessible, cette filière est largement préférée dès qu'elle est abordable. Vivre avec son temps,  c'est reconnaître combien il est urgent de changer les comportements économie d’énergie, énergie renouvelable, commerce équitable sont des mots actuels du vocabulaire courant. La voiture n'a plus l'aura qu'elle a eu dans la 2ème partie du 20e siècle et lorsqu’il est nécessaire d’en posséder une,  les grosses cylindrées n’ont pas bonne réputation , le vélo et les 2 roues en général sont omniprésents dans les villes.

 2) Une Prépondérance culturelle : jamais dans l'histoire l'accès à la culture n'a été aussi aisé et aussi  largement partagé. Parmi ces gens, les références culturelles multi-ethniques sont discutées paisiblement, sans ostracisme. Un romancier ou un essayiste apprécié est infiniment mieux reconnu et admiré qu'un riche banquier. Cette culture multiforme s'étend largement à des couches sociales nouvelles qui peuvent maintenant accéder, grâce au cinéma, à la littérature, au théâtre, à une culture qui n'a plus ce statut de faire-valoir. Même à la télévision, les émissions littéraires, les documentaires et les débats d'experts se sont largement multipliés avec une large écoute. L'art développe son audience, la fréquentation des musées atteint des affluences considérables, les grandes expositions exigent des réservations parfois longues. Mais l'art devient également une pratique pour un grand nombre, les cours de musique, de théâtre, de peinture, de sculpture, représente des activités hebdomadaires pour un grand nombre. Réformer la société passe davantage par la culture que par la politique.

 3) Une sociabilité active : Les nécessités économiques et le plaisir de vivre joyeusement une période de célibat allongée provoquent des migrations de jeunes adultes vers le centre des grandes villes ; ce que l'on peut observer en France existe à peu près de la même façon dans toutes  les grandes villes du monde. Suivre des études supérieures et trouver un travail nécessite de rejoindre un grand centre urbain et même souvent la capitale.

Des liens nombreux,  intenses et spontanés se créent grâce au développement des réseaux sociaux sur internet d'une part, mais aussi grâce à la multiplication des activités culturelles, associatives et sportives qui facilitent les échanges. Chaque soir et à chaque « brunch » du week-end, les terrasses de cafés sont des lieux de regroupement et de discussions intenses. Les terrasses modernes et chauffées, telles des ruches effervescentes, sont bondées une grande partie de l'année.

 Cette tendance récente s'explique par la conjonction de plusieurs facteurs :

- La nécessité : ces jeunes adultes transplantés dans un environnement nouveau recherchent les conseils, les recommandations de  ceux préalablement installés ; les expériences échangées s'avèrent bien utiles pour réussir à se loger et à commencer une vie professionnelle satisfaisante.

- La disponibilité : la vie de couple est moins systématique et commence plus tardivement, les couples existants sont par ailleurs confrontés aux nombres grandissant de séparations et de divorces.  Les maternités ont lieu plus tardivement. Le célibat offre plus de facilités pour libérer ses soirées et ses  week-end.

- Le plaisir : la société hédoniste est l'expression fréquemment utilisée pour désigner la société contemporaine. Le plaisir immédiat est privilégié par manque d'espérance en l'avenir, l'ampleur des crises économiques n'y est pas étrangère. Le plaisir du lien amical célébré par la plupart des philosophes  grecs reprend de la vigueur, il est même souvent entendu l'expression « sex friends » qui permet le plaisir sexuel en garantissant une large liberté.

 
4) La recherche d'une meilleure sensualité :  C’est au niveau de la sexualité que se nouent en effet certains des plus inextricables rapports que la culture entretient avec la nature. L'engouement pour les  nombreuses techniques psychothérapiques d'évolution personnelle mais aussi pour  le yoga, le tantrisme, les massages, la relaxation s'explique par la recherche d'un mieux-être, pour lutter contre le stress et soulager les tensions intérieures. Le résultat plus ou moins direct est d'amener une sensibilité et  une meilleure qualité des contacts interpersonnels. Dans le même sens, la mode de lectures des sagesses  grecques ou orientales repose   la question d'une recherche de la sensualité en apportant une caution théorique désinhibante et un affranchissement des culpabilités concernant la sexualité. On peut qualifier ce changement substantiel de « régénération de nos mœurs ». Pour certains, la possibilité d’aimer plus d’une personne est l’expression naturelle d’une bonne santé et non plus d’une perversion. Jacques Attali exprime la pensée que l’on s’engage pour l’avenir dans des « amours multiples et simultanés »

 
5) construction d'une éthique :  Après plusieurs décennies de remise en cause radicale des valeurs traditionnelles, après un bouleversement technologique qui a changé largement le mode de vie et installé un système de communications complètement nouveau, nous observons une carence de règles morales, d'éthique et de valeurs adaptées à la société contemporaine.

 Les psychanalystes constatent au quotidien ces carences ou ces confusions chez nombre de leurs patients, certains même peuvent être considérés comme « malades des idéaux ». Ces personnes peuvent ressentir des exigences glanées dans leur histoire personnelle qui s’imposent comme impératives mais sans en posséder le mode d’emploi. D’autres, de plus en plus nombreuses, se retrouvent privées du minimum de références qui est indispensable à l’émergence de désirs. L’absence d’idéaux ne permet pas d’identifier quel sens chacun peut donner à sa vie et de ce fait provoque la méconnaissance du sentiment de satisfaction de son action. Il existe une corrélation directe entre la progression de la dépression et la perte des idéaux. Dans cette quête d’équilibre et de bonheur, il devient de plus en plus évident pour ces jeunes adultes que la construction d’une éthique soit une étape indispensable au mieux-être qu’ils recherchent.

 L’hédonisme égocentrique de certains  marginaux du showbiz ou de la finance en couverture des magazines n’est heureusement pas si général et l’altruisme et la solidarité sont des  vertus reconnues par le plus grand nombre.

Le civisme renaît sur de nouvelles bases, il n’est plus dans la culture de la grandeur de la nation mais prend son sens dans l’aide aux plus démunis, aux enfants du tiers monde, aux réfugiés, il gagne ainsi en popularité.  Au quotidien, des comportements nouveaux apparaissent, ainsi celui qui ne trie pas ses ordures pour le recyclage ou gaspille l’énergie est considéré  comme dénué de sens civique.

 L’idéal écologique replace l’individu dans un rapport privilégié à la nature.Ce devoir qu’il faut nettoyer et respecter cette nature de toutes les pollutions humaines s’accompagne d’une satisfaction rale, celle de faire ce qu’il faut pour la planète, pour  soi-même et pour les autres.

 Les discriminations humaines sont très mal perçues ainsi il est de très mauvais goût d’être antisémite, raciste ou homophobe.  L’idée que l’on est allé trop loin dans les inégalités  s’accompagne de la vertu, de la modestie ; le tape à l’œil est surfait, l’ostentation devient vulgaire et suscite le rejet. La mode vestimentaire permet un confort et réduit les contrastes d’apparences liés aux différences des revenus. Le relâchement de l’habillement et du maintien corporel est largement admis ; par contre il convient d’être plus attentifs à éviter les éclats de colères, les expressions orales trop fortes ou les manifestations de vulgarité. La maîtrise de soi  dans les rapports sociaux devient une vraie vertu.

On assiste à une réconciliation entre le plaisir, la raison, la solidarité et la créativité pour trouver un équilibre de vie et donc la création d’un vrai code social visant à réguler les sens d’une façon nouvelle.

 
Conclusion

 L’observation de cette classe sociale si proche de nous, en plein essor, est  riche d’enseignement. Nous voyons se construire pas à pas une éthique en rupture avec la précédente sur de nombreux points. Moins de violences, moins d’idées préconçues, moins d’inhibitions mais par contre davantage de transparence et davantage de dialogues qui ouvrent des univers nouveaux.

Cette éthique intègre les éléments basiques des civilisations : grecque, romaine, orientale, extrême orientale, chinoise, en y associant les réflexions les plus actuelles. Nos contemporains construisent un système de valeurs et une éthique moins dogmatiques et largement moins fixés par la tradition. Cette évolution est plus présente au nord sous l’influence anglo-saxonne mais les réseaux sociaux propagent rapidement ces nouveaux comportements plus au sud. 

Ce « patchwork » de valeurs superposées, juxtaposées semble permettre des mœurs moins rudes et s’active à vouloir intégrer les désirs et les contraintes de notre temps.  Cette observation amène l’optimisme bien utile par ces temps de crise tels que  nous les vivons. C’est une époque charnière et nous sortirons de cette crise bien différents de ce que nous étions au paravent.



Gérard VIGNAUX  Août 2011 


Bibliographie :

- Dictionnaire d’éthique et de philosophie morale     Monique CANTO-SPERBER (2 tomes PUF)

- La philosophie morale  Monique CANTO-SPERBER et Ruwen OGIEN 

- L’idéal du moi  (essai sur la maladie de l’idéalité)    Janine CHASSEGUET-SMIRGEL éditions universitaires

- Petit traité des grandes vertus   André COMTE-SPONVILLE

- Vie et mort des idéologies    François DUPARC revue française de psychanalyse PUF

- La morale sexuelle « civilisée »  – dans la vie sexuelle-    Sigmund FREUD  PUF

- L’éthique aujourd’hui – maximalistes et minimalistes-   Ruwen OGIEN Folio essais

- La morale a-t-elle un avenir   Ruwen OGIEN  Pleins feux

- la pensée éthique contemporaine Jacqueline RUSS et Clotilde LEGUIL

- Questions d’éthique contemporaine sous la direction de Ludivine THIAW-PO-UNE